Pincer la porcelaine… En faire des colombins…
Pas de tournage pour cette précieuse demoiselle.
La terre blanche et douce se laisse pincer merveilleusement.
Elle prend forme pratiquement seule
et quand j’approche mon nez du contenant réalisé comme par magie…
La demoiselle sent la neige… C’est un ravissement !
Les colombins comme un échevaux de laine…
Un amoncellement de fils que je rassemble en pelote.
Ils tissent eux-même la frontière…
Je n’ai plus rien à faire.
Le métissage spontané d’une même matière
qui se transforme sans autre aide
que quelques mouvements de mes mains
qui tressent une lisière…puis tout un territoire.
Le dessin, enfin.
Deux yeux de vieux qui regardent par la fenêtre ouverte
tout un monde qui prend naissance.
Un monde neuf et lumineux…
Fragile comme de la porcelaine.
Puis, les feuillages, comme un secret tout frais
qui ne demande qu’à être su.
Un secret luxuriant et végétal
qui prend racine dans la terre blanche
et passera par le feu pour se consumer peut-être.
C’est tout un poème.
Il suffit juste d’ouvrir les yeux et tendre les mains
pour que la frontière s’efface.